mardi 7 avril 2015

Allaitement

Attention aux mamans pro pro pro pro pro pro pro allaitement qui militent pour la cause dans les rues et qui organisent des regroupements du genre "à 15h, on se rend au Parc Jean-Drapeau pis on se sort les clémentines à GO", ces propos pourraient vous choquer. 

Allaiter:

''Mais quel moment privilégié relaxant et rempli de bonheur. Allaiter, c'est un moment maman-bébé qui n'est pas éternel (merci mon Dieu!) et il faut absolument profiter de chaque instant.''

Qui n'a pas entendu quelque chose du genre avant aujourd'hui?

Par-sonne.

Femmes qui désireraient faire de l'allaitement leur carrière, pouvez-vous bien me dire ce qui vous enchante là-dedans?

Moi, je ne pense pas tout le contraire de l'affirmation citée ci-haut, mais mettons ça dans une phrase facile à comprendre: le père n'aurait pas pu hériter de cette tâche-là?

J'ai lu ceci:

''L'allaitement met en jeu le corps, l'intime, le sein, l'intégration par chaque femme de sa féminité et de sa maternité. Bien sûr, pour que cela soit favorable au bébé comme à la mère et donc à leur relation, l'allaitement doit être désiré et non vécu comme une contrainte. Allaiter, c'est une série d'interactions, par exemple l'accrochage par le regard est particulièrement intense.''

Je peux vous dire que jamais je n'aurais écrit quelque chose du genre. 

D'emblée, je peux déjà vous dire que du eye contact, y'en a jamais. Je n'ai pas le temps de compter jusqu'à trois qu'il dort. Pis ça, ça fait que j'allaite 892 fois en 24 heures.

Ma définition de l'allaitement, ça vous intéresse?

Bébé a faim. Maman fournit les calories et par le fait-même, les bienfaits nécessaires. 

Continuez de lire si vous voulez de plus amples informations ou si vous n'êtes pas trop outrés.

Allaiter au début, c'est un moment où votre sein gauche pisse dans l'oeil droit de votre fils pendant que vous tentez de cacher l'autre que vous pensiez vide, mais qui se met aussi à faire des siennes dans son faux toupet de cheveux fins. (Au début, les deux sont à l'air car les montées de lait font mal et les deux gobelets humains coulent, ce qui soulage un brin.)

Et quand on s'en sort juste un à la fois...

Quand bébé décide de se décrocher du sein, si vous êtes chanceuses comme moi, ça peut même pisser sur votre autre fils qui tente de jouer calmement aux autos à côté de vous. (Je vous le jure, l'autre jour, il en a reçu sur bras et m'a regardé avec l'air le plus confus EVER genre... Maman je pense qu'il pleut dans la maison.) Allaiter, c'est la féminité en soi, vous dites? Je ne dis pas que ma féminité est traduite par la couleur de mon rouge à lèvres ou par le nombre de fleurs sur mon bikini, mais elle ne s'exprime définitivement pas par mon téton dans la bouche de mon enfant. 
Allaiter, c'est être déchiré entre se faire vomir le brocoli qu'on a cuisiné pour souper sans y penser ou endurer les crises de maux de ventre de bébé toute la nuit. Bon. Je ne me suis jamais fait vomir, mais parfois, j'ai des regrets par rapport à ce que j'ai mangé car je ne m'empêche de rien manger: brocoli, chou-fleur, légumineuses, une bonne draft tablette 12 oz... (Je vous ai eus avec ma bière, hein?)

J'ai aussi l'impression d'être moins attirante pour mon amoureux. Avant que bébé arrive, il avait quand même 50 % des droits sur mes mamboolas. Maintenant? Que 33 % des parts du marché. 

"Mais c'est tellement plus simple allaiter!" me dites-vous sans cesse.

Moi. Quand j'allaite. Je me cache. Je ne me sors pas les nibards en public. Si je dois le faire, j'hyperventile. C'est tu clair ça? Moi, je sais que ça met des gens mal à l'aise et ça, ben ça me met encore plus mal à l'aise. Heureusement, en Europe, des nichons, ça se voit partout. Jf en a même vu une qui se faisait téter dans la piscine de balles multicolores dans une aire de jeu. Good for her, mais sachez que ce ne sera jamais moi. 

Pour mettre quelque chose au clair, je ne juge PAS les femmes qui aiment allaiter ou qui allaitent longtemps. Au contraire, je les admire et je les envie. L'allaitement, avouons-le, est plus facile pour certaines personnes et plus difficile pour d'autres. 

Trinquons aux totoches! 

Voilà comment se terminait mon post avant que je ne le fasse lire à Jf. Parfois, je lui fais lire avant afin qu'il me dise si quelque chose cloche ou si j'ai manqué un mot quelque part. Mais là, il l'a lu et dès qu'il l'a terminé, il s'est levé la tête et m'a regardée.

- C'est siiii pire que ça?

- De quoi, c'est si pire que ça?

- Ben... Allaiter là! C'est si l'enfer que ça?!

- Tu sais qu'il faut lire mon blogue en mode "ironie", hein? Je ne gonfle pas de ballons avant d'allaiter, mais je n'ai pas envie de me lancer en bas d'un pont à chaque fois non plus.

- OK parce qu'on dirait qui a vraiment rien que tu aimes de l'allaitement quand on lit. C'est pas très positif.

- Ne pas avoir à chauffer de biberon la nuit, ça, c'est très pratique. J'aurais dû l'écrire.

- Mais tu pourrais l'écrire que c'est pas siii pire que ça.

- Je n'allaiterais pas si pour moi, allaiter, c'était l'équivalent de se cogner la tête sur les murs. 

- Tu sais ce que je veux dire...

Alors pour ceux et celles qui se soucieraient de mon état psychologique, je vis quand même semi bien très bien avec l'allaitement.

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