mardi 9 septembre 2014

Materna

Je me demande toujours pourquoi je prends ces comprimés. Si je me fie à de nombreux pharmaciens, je pisse le trois quart des bienfaits dans la toilette.

Je vous explique pourquoi je les déteste tant. 

Tout d'abord, je la prends le soir, car j'ai l'impression que le jour, elle me donne encore plus mal au coeur. C'est peut-être psychologique, mais j'aime souvent croire en mes histoires.

En dévissant le couvercle du contenant, j'avale 3 ou 4 fois ma salive afin de me préparer mentalement.


Je prends bien soin de la placer entre mes doigts de façon à ce qu'elle se retrouve verticalement dans ma bouche, prête à faire son long voyage. 

Eh ben la petite cochonnerie rose. Elle trouve toujours le moyen de venir chatouiller ma luette et passer de travers. 

Je ne sais plus si je dois tousser, boire d'autre eau (pourquoi pas me lever 6 fois plutôt que 4 la nuit) ou partir à la recherche. 

À la recherche de quoi?

De mie de pain.

Je me dis: juste une p'tite boule de pain.

Mais ça passe pas plus avec un mini morceau.

Bon, juste une p'tite boule de plus.

Fonctionne pas. 

Et là je me sens mal d'avoir mangé le pain mou au complet (sans les croûtes)  parce qu'enceinte, je prends autant de poids qu'un bébé qui serait nourri au steak sauce béchamel.

Et puis même après la mie de pain, elle me niaise psychologiquement, la pilule. Je la sens encore. Elle me parle.

''Ahhh ha! Tu ne sais pas trop si tu m'as avalée ou pas hen? M'as-tu avalée? M'as-tu pas avalée? Je suis encore là ou pas?''

Là, je n'ai pas le choix. 

On sort une autre cal&*$ de tranche de pain. Mais avec celle-là, on évite les maux de coeur en la foutant dans le grille-pain. 

Trop sec? Il y a une solution à tout, si vous voyez ce que je veux dire. 

Utilisez votre imagination dans l'allée des confitures. 

Tout ça pour une pilule rose? me demanderez-vous.

Oui, madame, vous répondrai-je, tout simplement.

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