mardi 20 mai 2014

La madame brune

On dirait que ça fait une éternité que je n'ai pas écrit un post.
Je ne vous ai certainement pas oubliés. J'ai seulement un trop plein de tâches à faire depuis notre retour. En plus, on a décidé de se lancer dans des projets plus ou moins compliqués. 

Ça fait un peu plus d'une semaine que nous sommes arrivés et depuis, on ne s'est pas assis un soir pour relaxer: on a eu la brillante idée de construire notre propre table à manger pour l'extérieur dans la cour, de même que la base de lit à Damien. Ma grand-maman  est décédée beaucoup trop rapidement à mon goût et j'ai voulu la visiter avant son dernier repos, donc on a dû se rendre en Outaouais en vitesse. 
On prépare aussi la fête à Damien qui se tiendra ce week-end. On a encore des boîtes à organiser, du gros ménage de printemps à faire et du stress à dégager, ne sachant pas dans quel pays on prendra notre café matinal dans 3 mois. L'adaptation de Damien se fait très bien, par contre. Dès le premier soir, on a changé son crib pour un lit double! Tiens toi! Rebienvenue chez vous. 

Alors voilà ma vie de la dernière semaine en accéléré. 


Aujourd'hui, nous sommes allés au centre d'achat en famille. 
En arrivant aux caisses, c'était quand même occupé. J'ai décidé de faire la file à la caisse 3. Jf était parti chercher quelque chose qu'il avait oublié et lorsqu'il est revenu, il m'a fait signe qu'il ne semblait pas y avoir beaucoup de gens à la caisse 5. Rendus devant le stand à revues devant la caisse, on a réalisé que la caissière avait la peau noire.

Oh. Oh. Not good. 

Jf m'a regardée et m'a fait signe qu'on devait retourner à la caisse 3. Si seulement vous saviez à quel point j'étais mal à l'aise. Je lui ai aussitôt dit en chuchotant fermement:

- Jf reviens ici $%?&*, on a l'air racistes. 
- Caro, on peut pas.
- Jf. Viens. Ici.
- Caro.
- Jf. 

Et là on s'obstine devant la caisse. Et on a l'air de beaux niaiseux. 

Ce qui devait arriver arriva.

- Donner sous (sous comme dans $), madame brune! Madame brune. Sous!

Et tout ça en la pointant avec l'index ben ben droit. 

Je décide de me retourner face à Jf, car de un, je suis rouge comme une tomate et de deux, je suis crampée en 12. Là je suis bien mal à l'aise, car je suis dos à la caissière et je ris. Et c'est à notre tour de passer. Jf tente tant bien que mal de montrer tout ce qui se trouve autour de nous afin que son attention ne se dirige pas vers la madame brune en question.

- Regarde la barre Mars, Damien! Oh wow, regarde les bonbons rouges! 

Il a commencé cette habitude aux États-Unis, ce qui passait facilement dans le beurre, eux qui comprenaient l'anglais seulement. On lui disait de ne pas dire ça et surtout, de ne pas pointer du doigt. 

Au Québec, c'est une autre paire de manche, disons. Et c'était la première fois que ça arrivait ici. On ne savait tellement, mais tellement pas comment réagir. On devait certainement pas réagir comme on l'a fait disons. Quand je suis mal à l'aise, je ris. Et parfois, je ris à ne plus respirer. 

C'est épouvantable. 

À part s'excuser, je pense qu'il n'y a rien à faire. Si vous savez quoi faire, s.v.p., laissez-moi savoir. 

Merci :) 

Au moment de terminer mon post, là là, ma nièce me joue dans les cheveux. En observant mes grains de beauté, elle me dit:

- Je pense que les abeilles te piquent et les mouches aussi car elles te trouvent belles. 

Ahh les enfants. 

Je vous reviens après la fête à Damien. 

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