lundi 6 janvier 2014

Snack bar chez le médecin

Avant de se rendre chez le médecin il y a deux semaines, je disais à Damien qu'on s'en allait chez le docteur. 

Je voyais bien qu'il confondait ''docteur'' et ''tracteur'', mais quelque chose me disait qu'on devait dire ''docteur'' et non ''médecin'' aux enfants.

Je sais, c'est weird. Mais sachez qu'à partir d'aujourd'hui, croyez-moi, je dirai qu'on s'en va chez le médecin.

Quand nous sommes arrivés, j'ai dit à Damien que nous étions finalement chez le docteur. 

Il faisait des vroum vroum avec beaucoup d'enthousiasme. Ce n'était pas le temps de changer ''docteur'' pour ''médecin'' et de le mélanger.   

Finalement, j'ai eu une crise quand il a réalisé qu'il ne verrait pas de tracteur chez le docteur. 

Dans la salle d'attente qui est très petite, tous les sièges étaient pris, sauf deux. Évidemment, on va s'asseoir là avec nos super pantoufles, gracieuseté de la clinique. J'avais apporté des livres pour l'occuper. 

Malheureusement pour tout le monde dans la place, Damien tenait vraiment à apporter son livre qui fait des sons. On le cherchait depuis longtemps et il l'a trouvé juste avant de partir. Je n'avais pas vraiment le choix. Je sais.. On a toujours le choix.

Lire toute une histoire avec des sons à Damien, c'est impossible. Il appuie sur les boutons, les uns après les autres, sans se soucier des pages. Après 5 minutes, je commence à me sentir mal. Les gens me regardent et voient que j'essaye de lui donner un autre livre. Ça ne fonctionne pas. En plus, il est pogné sur le foutu son de la sirène de pompier. C'est sûr que les réceptionnistes se disent: eille ça te tente pas d'abuser du son de l'oiseau qui fait des pit pit relaxants à la place?

Le vieux monsieur dans le coin semble avoir un bon mal de tête. Lui, il trouve ça pas mal moins chouette. Je peux comprendre. Nous sommes à la clinique et les gens ne feel pas. 

Je n'ai pas le choix. Je sais, on a toujours le choix, maudit. Je sais qu'il faudra dévaliser la station de collation en avant de nous.

Je dois préciser que nous sommes dans une clinique privée. Il y a au moins 5 sortes de barres tendres, 3 sortes de jus, des bouteilles d'eau, du café, etc. C'est gratuit, donc pas besoin de fouiller pour du petit change. Parce qu'en ce moment, je n'ai pas le temps de fouiller pour du petit change. Damien court d'un bord à l'autre. C'est un enfant, me direz vous. Mais que voulez-vous, moi, ça me met mal à l'aise. 

On y va pour une première barre tendre: celle aux fraises. Il fait des miettes partout, mais au moins, les gens n'entendent plus la sirène de pompier agressante de Petit ours. En une minute, la barre est terminée. Puisqu'au privé, on attend aussi (oui, oui), ça fait 15 minutes que j'attends et Damien est déjà impatient. Il court, il crie, il saute, il bave en faisant exprès ( je pense qu'on appelle ça cracher, mais il ne crachait pas vraiment. Peu importe.) Il touche à l'ange de Noël en verre soufflé format nature (wow, belle idée de mettre ça dans une salle d'attente quand vous savez qu'il y a des pédiatres dans la place; je vous en ferai un en papier mâché l'an prochain) et il décide d'enlever ses pantoufles et ses bas.

Pas le choix.

Barre tendre # 2.

Crounch crounch. Y'en a pu.

Et je ne sais pas si ce sont des anges descendus du ciel, mais avouez que quand votre enfant vire fou, il y a toujours une madame qui est là pour vous soutenir et qui vous lâche des:

- Inquiétez-vous pas madame, je suis éducatrice en garderie. Je comprends.

- Ne vous en faites pas madame. C'est normal. J'en ai élevé 4 de même. (Ok. Impossible qu'elle en ait élevé 4 de même, parce qu'elle n'aurait plus un cheveu sur la tête et elle serait plutôt dans une salle d'attente d'un hôpital psychiatrique, mais bon, je prends son réconfort au sérieux quand même.)

- Ma fille en a 3. On sait ce que c'est. 

Et puis là, on se sent moins mal pour le monsieur grumpy qui boude à l'autre bout.

Après 20 minutes d'attente, je pense qu'il serait temps de passer. Je me dis qu'avec un autre bon 10 minutes d'attente, je gage un brun qu'il met la place en feu. 

J'essaye de l'occuper du mieux que je peux, mais en vain. 

Barre # 3. J'aimerais tellement vous dire que je blague, mais ce n'est pas le cas. 

Au moment de déchiqueter l'emballage... On nous appelle.

Damien avait bel et bien vu que son 4e dessert déjeuner arrivait.

En rentrant dans la salle, le médecin me dit: ''ahhhh je ne laisse pas les enfants manger dans mon bureau sinon je ramasse des miettes toute la journée''. 

SHIT. Vraiment?

C'est la crise. 

Finalement, on lui change les idées en lui tâtant les testicules et en faisant des coucou avec son gland.

Il a changé d'air assez vite merci.

Finalement, tout est beau. Toujours aussi gros (en parlant de Damien et non de ses testicules, juste en passant). 

- Damien, dis aurevoir au docteur.
- Vroum, vroum.
- (...)

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