Pas facile, être maman

Je me plains toujours comme un enfant lorsque j'ai un bobo. Si j'ai une écharde dans la main et que Jf veut me l'enlever, je crie avant même qu'il me touche et je lui dis que ça me fait mal. (???)

Je suis comme ça. 
Du moins, je l'étais.

Je pense bien que mon Damien vient de passer la pire semaine de sa vie. Je ne sais pas ce qui se trouve dans son sang, dans son corps et dans sa démarche, mais il a tombé plusieurs fois cette semaine. Quand je dis tomber, je ne parle pas de tomber sur les foufounes en lâchant un petit cri. 

Je parle des grosses larmes et du manque de souffle tellement il a mal et qu'il a eu peur. C'est à ce moment-là qu'on se demande si c'est plus dur pour lui ou pour les parents de le voir ainsi.

La seule chose qui est drôle dans tout ça, c'est quand on lui demande où est son bobo. 

Il pointe immédiatement son genou (parfois même celui qui n'a aucune cicatrice, et quand je dis cicatrice, je dis petite gale de un centimètre) et fait un bruit piteux. 

Mais s'il se voyait dans un miroir... 

On s'entends-tu qu'il pointerait autre chose. 

Il a un bobo de l'autre côté de la tête et il a la lèvre supérieure quelque peu fendue. Le plus triste, c'est que tout ça s'est produit à différentes occasions et plus souvent qu'autrement, en marchant.

Imaginez-vous le nombre de regards et de commentaires que je reçois à l'épicerie... 

- Ohh la la madame, votre fils s'est fait mal?

Je réponds quoi à ça moi, à part ''effectivement,oui''?

- Bah, pas vraiment, il aime tellement se frotter du sable et des cailloux dans le visage quand il va au parc qu'il s'est irrité. 

***

- Ouch, pauvre coco, il est tombé?

- Nah... Il a fait un combat de boxe avec Monsieur Patate hier. Comme vous pouvez voir, il a perdu. 

***

Je taquine un peu, mais j'ai tout de même apprécié n'avoir jamais senti un ton accusateur de qui que ce soit. 

Même la caissière de l'épicerie semblait se sentir mal pour moi et m'a raconté son histoire. 

- Ah, je te dis, ces enfants-là, y sont tellement vites. Le mien tombait tout le temps partout. Une fois, je passais l'aspirateur central sous mon divan. J'étais pressée et j'y allais aux toasts. Mon fils de deux ans est arrivé en arrière sans que je m'en rende compte pis PAF! Din dents. Y t'en a perdu une couple. On se sent mal, mais bon. Y sont partout ces petits tannants-là.

Alors voilà. Mon coeur tendre de maman est encore triste. J'ai bien hâte que tout ça disparaisse, même s'il ne semble aucunement s'en préoccuper. 

Je lui ai promis que je ne me plaindrais plus pour mes petits bobos de débutante.