mercredi 10 juillet 2013

La bombe aérienne

Je ne sais pas si l'avion fait que Damien doit évacuer plus souvent, mais des cacas, il en a fait pendant le vol. Sa moyenne quotidienne est de deux par jour. Désolée pour les détails, mais c'est un fait.

Donc, pour reprendre là ou j'avais laissé, après le jeu de touche bouboules, c'était bientôt la fin du vol. 

Ça n'aurait pas pu mieux tomber. Au moment-même que la lumière qui indiquait de boucler nos ceintures s'est allumée afin d'annoncer le début de la descente vers Edmonton, on a commencé à sentir une odeur extrêmement déplaisante, pour ne pas dire dégueulasse. On savait très bien que le paquet puant, c'est nous qui le tenions dans nos bras.

Évidemment, on n'avait pas le droit de se lever à ce moment-là, et ce, jusqu'à l'atterrissage. Aucun moyen de changer la couche. Papa avait Damien sur lui. Il jouait avec une bouteille d'eau. Plus les secondes avançaient, plus l'odeur devenait intense. 

Sans blague, la dame à mes côtés avait la face écrasée dans la fenêtre. Je lui ai alors offert mes excuses:

- I'm so sorry, you can probably smell, but...
- Yes I can definitely smell it. But it's okay. 
- Oh my, I'm so sorry, we can't change his diaper until we land. 
- Yeah I know. It's okay,  no worries.

En théorie, j'aurais dû m'excuser aux 5 rangées en arrière et aux 5 rangées en avant, mais je n'avais pas le droit de me lever alors...

Finalement, après quelques minutes de martyre nasal, on touche le sol. Jf décide de se lever rapidement afin qu'on sorte vite de l'avion et qu'on se dirige vers la toilette la plus proche. On a donc laissé Damien s'asseoir sur le banc de papa afin de rapatrier nos sacs. Plus il bougeait, plus je voyais le banc mouillé et plus ça sentait la merde. 

En fait, ça sentait la merde par-dessus un autre tas de merde, qui lui, était sur un autre tas de merde. 

- Jf, je pense que le caca à Damien a débordé.
- Non non, c'est l'eau de la bouteille avec laquelle il jouait. 
- Mmmm.... Je pense vraiment que c'est du caca liquide.
- Non c'est de l'eau et il a déjà fait 3 cacas de toute façon. Il ne doit pas être si gros. Je te dis que c'est de l'eau.
- $%?&*,  je te dis que c'est de la merde!

Il a perdu l'odorat ou quoi? 

Quelques secondes plus tard, Jf remarque que son chandail sent mauvais et a plusieurs petites taches... brunes.

Finalement, il se fait à l'idée que le caca a débordé.

Au moment d'ouvrir les portes de l'avion et que tout le monde est sûrement soulagé de ne plus avoir à retenir leur souffle afin de ne pas vomir, on réalise que le caca est réellement une BOMBE. 

Le ventre, les jambes, les pieds... On a un Damien tout garni, quoi. 

Nous n'avons pas d'autre choix que d'attendre que tous les passagers quittent avant de se diriger vers l'arrière. Il n'y a aucune chance que je transporte Damien jusqu'à l'aérogare et que je me transforme en suçon en chocolat en chemin. (Ça fait beaucoup de ''en'' en une phrase ça hen?)

J'ai de la merde sur les mains, il y en partout sur le banc, le chandail à Jf en est taché. Ça sent les poubelles. C'est super. 

On se rend donc dans la toilette en arrière. Vous savez, une toilette luxueuse pleine d'espace avec grande table à langer, c'est inexistant dans un avion de ce type. Et c'est papa qui s'est porté volontaire pour changer la couche. J'adore.

Damien est couché sur la table en crise. Papa tente de le changer sans lui en mettre dans les cheveux. Je suis dans le cadre de porte de la toilette et je crie gentiment à une hôtesse de l'air de m'apporter un sac afin qu'on y mette les vêtements souillés de Damien.

Tous les membres de l'équipage ressemblent à des poules pas de têtes qui font le ménage afin d'accueillir les passagers du prochain vol. Une employée attend qu'on sorte de la toilette, ses produits nettoyants à la main. Elle semble impatiente. Ça fait au moins 15 minutes que tous les passagers de notre vol sont sortis. Clairement, à la porte d'embarquement, des gens attendent impatiemment que la cr*** lente famille sorte de l'avion.

Lorsqu'on a terminé le ménage de Damien (non, je ne me suis pas trompée de terme, nous avons fait le ''ménage'' de Damien), nous sommes finalement sortis de l'avion et rentrés dans l'aéroport. 

LA file d'attente. 

Les gens étaient debouts, prêts à embarquer, quelques-uns arborant un regard accusateur.

Oops.

Je crois qu'ils comprendront en rentrant dans l'avion. Assurément, l'odeur ne s'était pas dissipée. 

Et bonne chance au type qui devra s'asseoir dans la rangée 18, sur le banc C. 

2 commentaires:

  1. Tu es bien la seule qui puisse réussir à me faire lire une histoire aussi dégoûtante... en riant. Mais en me sentant mal de rire parce que vous l'avez vraiment vécu. Vous avez tout mon respect, JF et toi! Lâchez pas :)

    RépondreSupprimer
  2. Ahhhh bien tant mieux!!
    Merci encore de me lire :)

    RépondreSupprimer