mercredi 6 février 2013

The devil wears Pampers: partie III

Pour reprendre où j'ai laissé, je sors donc au terminal C, le bon cette fois-ci. Mon but, à partir de maintenant, est de trouver un ascenseur. Ils ne courent pas les rues. Après 5 minutes, j'en trouve un. Je suis pressée. Les gens qui faisaient la file pour l'utiliser sont rentrés. Je suppose qu'il reste une petite place pour nous. C'est le plus petit ascenseur d'aéroport que j'ai vu de ma vie. Je réussis à m'écraser sur les autres. 

Lorsque j'arrive finalement à l'étage, je fais ma 14e marche rapide de la journée. Lorsque j'arrive au comptoir, je vais demander à Monsieur Delta si j'ai manqué l'embarquement. Il me dit que non, qu'il y a du retard et que nous n'embarquerons pas avant 20 minutes. Damien is going crazy. Il ne se peut plus, il veut se promener, il veut aller par terre et il me le fait savoir. J'installe donc des couvertures par terre et je l'assois. Je me doutais bien qu'il n'allait pas rester assis plus que 3 minutes. Il se met sur le ventre et veut tout explorer. 

Si seulement vous saviez tout ce qui me passe par la tête...
À ce point-là, j'étais à un poil de le laisser faire ce qu'il voulait. Il a quand même été confiné à mes bras ou son siège d'auto depuis ce matin.

J'avais envie de lui dire:

- Mon petit poulet, tu as envie de lécher le banc en métal? Vas-y.;
- Ça te rendrait heureux d'aller manger les miettes non identifiées dans le coin là-bas?
Je t'encourage à y aller, je suis certaine qu'il y a quelque chose de bon là-dedans.;
- Tu aimerais bien mordre le mollet du weirdo aux cheveux bleus qui a l'air sale, n'est-ce pas?
Pas de problème mon coeur, Maman t'attend juste ici. Si tu es en danger, lève le bras gauche, je vais aller te chercher.

Honnêtement, n'importe quoi qui aurait pu l'empêcher de crier et de pleurer... Il avait tellement besoin de bouger. Rien ne lui faisait plaisir et encore une fois, je le comprends. Une dame assise à côté de moi est enceinte de quelques mois. Elle me demande quels sont les must-haves lorsqu'on voyage avec un bébé. Je n'avais aucunement le temps de jaser de produits de bébés alors je lui ai répondu: beaucoup de patience, madame.

Quelques minutes plus tard, on annonce que le vol est retardé d'une dizaine de minutes encore, car il pleut très fort à Atlanta présentement. Cela créé d'autres retards, donc les hôtesses de l'air de notre vol ne sont pas arrivées encore. Retenez ceci: il prend aussi la peine de mentionner qu'on n'entre pas dans l'avion tout de suite, que c'est beaucoup mieux d'attendre dans l'aéroport. Je remercie ma bonne étoile, car je ne m'imaginais pas être prise dans l'avion quelques minutes avant de décoller avec un bébé de huit mois qui est tanné et hystérique par moments. 

Nous sommes maintenant 30 minutes en retard et c'est le maximum que je me suis dit que mon corps + ma tête toléreraient. Et c'est à ce moment qu'on annonce le pre-boarding. OH QUE OUI. 

On embarque. Au moment même de s'asseoir le popotin sur le banc, vous savez, ce moment que j'attendais tant... le capitaine prend la parole et nous annonce qu'on est en mode tornado watch et qu'on ne pourra pas décoller avant un bout. 
D'ailleurs, je croyais avoir mal entendu, à travers les cris de Damien. On m'a bel et bien confirmé qu'on ne décollait pas tout de suite. Vraiment pas tout de suite. (♔☆Ŧ✔✖♞☢▲!!!! Croyez-moi, vous ne voulez pas savoir ce que ça veut dire, vous serez traumatisés.) Je sors donc tous les jouets de Damien et je les mets sur le banc. Tout ce qu'il veut faire, c'est se promener. Mon pire moment de la journée arrivait. 

Croyez-le ou non, nous sommes restés 1h30 dans l'avion à se réchauffer le bacon. Ça fait donc 2h que nous sommes supposés être partis. Au moment de décoller, je devais atterrir à Syracuse. Damien n'a pas dormi une seconde et de temps à autres, il regardait les gens dans les yeux et criait. Comme Chucky. Même moi j'étais traumatisée. Si vous saviez à quel point il y avait de la turbulence en plus. Deux enfants vomissaient en arrière de moi. La consigne de ceinture de sécurité ne s'est pas éteinte une fois pendant le vol et les hôtesses de l'air ont passé le plus gros de leur temps assises aussi. Il n'était pas question que j'aille changer la couche à Damien. Je ne sais pas si vous avez déjà vu à quoi ressemble une table à langer dans un espace d'environ 6 pieds cubes qui ballote, mais ce n'est pas très convaincant. J'ai demandé à la madame à côté de moi, de l'autre côté de l'allée, si elle sentait le caca de Damien et elle m'a dit non. Quand j'y repense, c'était un peu déplacé de demander ça. Je suis comme mal à l'aise en écrivant ces lignes. Mais bon. J'ai laissé ce petit cadeau à Papa, à l'aéroport. 
Au moment de sortir, une dizaine de personnes m'ont dit que Damien avait bien fait ça, que moi aussi j'avais bien fait ça, et ils terminaient par: avez-vous besoin d'aide? Non mais est-ce que je fais si pitié que ça pour qu'on mente comme ça? C'est drôle parce qu'il y a une autre maman avec un bébé dans l'avion et je n'ai vu personne lui offrir d'aide à elle. Assez embarrassant. 

C'est ici que se termine mon périple. Nous sommes arrivés à la maison, Jf a vidé tout le contenu de la voiture et moi j'ai vidé quelque boîtes. Damien se promenait un peu partout et explorait son nouveau chez-soi. Il en avait de l'énergie. J'étais exténuée. Morte de fatigue. Vous en voulez d'autres? À terre. Pu capable. Dépressive. Ok, je ne blague pas

Le lendemain matin, Damien a passé ''du ventre à assis'' et s'est levé sur ses pieds en s'accotant sur un gros jouet. 
Tous mes problèmes psychologiques se sont envolés. J'étais si heureuse et fière de lui. 

Jusqu'à ce que Chucky revienne me hanter. 
Maman t'aime plus que tout quand même, tu sais... 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire